Octobre 2020 – Taux bas et déficits : le remède prescrit par le « Dr » Powell !

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Par

Sabahudin Softic

Fondé de pouvoir | Conseiller institutionnel

Une nouvelle fois, les principales nouvelles économiques et financières sont venues d’outre-Atlantique. En milieu de mois, la Réserve fédérale américaine (FED) a eu son dernier meeting officiel avant la très attendue élection présidentielle US. Lors de la conférence de presse concluant cette réunion de deux jours, l’actuel président de l’Institut, Jérôme Powell, a indiqué que la FED allait maintenir son taux directeur au niveau actuel (0,25%) au moins jusqu’en 2023. Il a également confirmé le maintien du programme de rachats d’actifs actuellement en place (USD 120 milliards par mois). À en juger par la réaction des marchés, en baisse à la suite de la conférence de presse, cet engagement de la part de la FED n’était pas suffisant..

Monsieur Powell a également mentionné que davantage de stimulus fiscaux étaient probablement nécessaires, déchargeant ainsi en partie la responsabilité qui pèse sur son institut et focalisant un peu plus les attentions sur le gouvernement.

Depuis plusieurs semaines maintenant, républicains et démocrates, les deux partis qui dirigent les États-Unis, les premiers ayant la majorité au Sénat et les seconds à la chambre des représentants, tergiversant quant au prochain stimulus fiscal à adopter. Tout comme lors du stimulus d’environ USD 2’000 milliards, adopté en mars de cette année, les deux partis sont d’accord sur le principe. En revanche, ils n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le montant. Les démocrates souhaitent un montant total d’environ USD 2’200 milliards, tandis que les républicains souhaitent « seulement » environ USD 1’000 milliards.

Le président Donald Trump a essayé de mettre tout le monde d’accord avec un de ces fameux « tweets », où il a mis la faute sur les démocrates, mais encourage les républicains à accepter leur proposition plus élevée.
Les marchés actions semblent être un peu restés sur leur faim et, après l’importante hausse durant le mois d’août, on a pu constater une consolidation des indices actions. C’est ainsi que durant le mois écoulé, exprimées en CHF, les actions américaines (S&P 500 Index) ont baissé de 1,82%, les actions européennes (MSCI Europe Net) de 1,34%, celles des marchés émergents (MSCI Emerging Markets Net) ont même légèrement progressé, avec une hausse de 0,41%. Les actions suisses (SPI) se sont également une nouvelle fois appréciées, avec une hausse de 0,52%. Les actions mondiales, exprimées au travers de l’indice MSCI All Countries, ont ainsi terminé le mois avec une baisse de 1,21% (en CHF).

Dans ce contexte, les traditionnelles valeurs refuges ont terminé en ordre dispersé. Exprimées en CHF, les obligations internationales (Indice FTSE Government Bond Index) se sont reprises après leur baisse sur le mois d’août, en progressant de 1,81% en septembre. L’or a en revanche continué de corriger, en baissant pour le second mois consécutif (-1,84%).

Après plusieurs mois de baisse, le dollar américain, mesuré par le Dollar index (DXY), reflétant la valeur de l’USD contre un panier de devises, a rebondi de 1,89%.