Janvier 2022 – Les « ours » sont renvoyés en hibernation !!

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Par

Sabahudin Softic

Fondé de pouvoir | Conseiller institutionnel

Ce dernier mois de l’année a commencé comme le mois de novembre s’est terminé, à savoir sur une note plutôt pessimiste. Entre les récentes annonces de resserrement monétaire par la Réserve fédérale américaine (FED) et les craintes liées à une énième mutation du Covid, le variant « Omicron », les marchés actions étaient en berne. Le Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques de la bourse de NewYork, principale locomotive des marchés actions de ces dernières années, a connu son pire début de mois de décembre depuis 20 ans. Les « bears » étaient de sortie.

Cependant, après quelques hésitations, le sentiment a changé en deuxième partie de mois et les marchés ont repris leur chemin vers les sommets en terminant proche de leur récents plus hauts historiques. C’est ainsi que les actions mondiales (MSCI All countries Index) ont terminé le mois avec une hausse de 3,01% (en CHF). Les valeurs refuges ont terminé en baisse, avec une correction des obligations internationales (FTSE World Government Bond Index) de 2,15% (en CHF) et de l’or (LBMA Gold Price Index) de 0,56% (en CHF).

Ce retour à l’optimisme semble être lié en partie au fait que le variant Omicron, qui se répand nettement plus rapidement que tous les autres variants du Covid jusqu’ici, créant les craintes initiales sur les marchés, a en revanche une létalité et des taux d’hospitalisations nette ment inférieurs à ce qui avait été constaté avec les variants précédents. Cela a eu pour effet de rassurer les marchés même si les autorités des divers États, européens et nord-américains principalement, se montrent encore très prudentes quant à un relâchement des dernières mesures prises pour lutter contre la propagation du virus.

Les annonces faites par la FED, suite à son ultime réunion de l’année à mi-décembre, quant à un resserrement monétaire encore plus rapide qu’envisagé jusqu’ici, n’a pas spécialement entamé l’optimisme boursier. Suite à la réunion de la FED, son président, Jérôme Powell, a annoncé la fin progressive de l’expansion du bilan d’ici fin mars 2022 (jusqu’ici il était question de l’étaler jusqu’à fin juin) et il serait également question de procéder à deux hausses du taux directeur dans le courant de l’année 2022. Ce resserrement monétaire semble néanmoins un peu léger au vu de la hausse continue de l’inflation aux États-Unis (6,8% sur un an à fin novembre).

La Banque centrale européenne (BCE) a également tenu sa dernière réunion de l’année à mi-décembre. L’institut monétaire, présidé par Christine Lagarde, a annoncé comme prévu l’arrêt de ses achats d’actifs, lancés pour faire face aux conséquences de la pandémie dans le cadre d’un dispositif d’urgence (PEPP), d’ici à fin mars 2022. Cependant, d’autres programmes de rachats d’actifs seront quant à eux maintenus pour encore quelque temps. En revanche, malgré un taux d’inflation en hausse continue (4,9% sur an en zone euro en novembre), il n’est pour l’instant pas envisagé une quelconque hausse du taux directeur.

La position plus laxiste de la BCE par rapport à la FED explique probablement en partie l’optimisme continu des marchés actions en cette fin d’année 2021. En revanche, les deux Instituts s’accordent sur leurs attentes d’inflation. Malgré une hausse continue tout au long de l’année 2021, aussi bien Jérôme Powell que Christine Lagarde voient une réduction progressive de la hausse des prix en 2022 et 2023, qui selon eux reviendront dans les niveaux constatés ces dernières années, et correspondant à leurs objectifs, aux alentours de 2% annuel.

Au vu du relativement faible resserrement monétaire annoncé par la FED et par la poursuite d’une politique globalement laxiste par la BCE, il est difficile d’imaginer que ces prévisions de retour progressif de l’inflation aux alentours de 2% se réalisent sur le court terme.

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