Février 2021 – L’année de Mad Max !

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Par

Sabahudin Softic

Fondé de pouvoir | Conseiller institutionnel

En 1979 sortait le célèbre film Mad Max. Pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit d’une production australienne, à petit budget, qui a connu un succès planétaire. Ce film, qui a lancé la carrière cinématographique de Mel Gibson, se passe dans un futur dystopique ou la loi et l’ordre ne sont que partiellement as-surés par des forces de l’ordre débordées. La raison pour laquelle on vous mentionne cela, c’est parce que dans le film original (il y a eu plusieurs suites) l’histoire se passe… en 2021.

Cette coïncidence est d’autant plus «amusante» en ce début d’année, en raison des images qui nous provenaient des États-Unis et qui avaient un petit air du film…

En effet, à Washington, les forces de l’ordre avaient l’air débordées par une foule, à priori hostile, qui a réussi à rentrer à l’intérieur du Capitole, le bâtiment qui abrite le Congrès américain. Cette foule en colère était encouragée sur Twitter par le président sortant, Donald Trump, qui n’était à priori pas enchanté de laisser sa place au président nouvellement élu, Joe Biden, censé lui succéder la semaine suivante.

Dans les jours qui ont suivi, tout semble être entré dans l’ordre et Joe Biden est bien devenu le 46ème président des États-Unis. Malgré cela, l’histoire retiendra que cette année 2021 a commencé par une image de chaos aux États-Unis, qui semblent désormais mal porter leur nom.


Au-delà des allégations de fraudes de la part du Président sortant et de ses supporters, les deux camps sont probablement d’accord sur une chose : les résultats ont été serrés.

Plus de 80 millions d’américains ont voté pour Trump et plus de 80 millions ont voté pour Biden. Quoi qu’on en pense, une majorité des électeurs qui ont voté pour Trump semblent penser, pour une raison ou pour une autre, que les élections leur ont été volées. Ces personnes ne vont pas disparaitre du jour au lendemain. Leur perte de confiance dans leurs institutions risque d’avoir un impact sur la stabilité des États-Unis durant les prochaines années.

Pour l’anecdote, certains médias chinois n’ont pas manqué de relever le double standard qui est appliqué par les Américains. Ce, en faisant le parallèle avec les évènements de Hong Kong quelques mois plus tôt, où des manifestants en colèr e avaient envahi les rues. Ces manifestants, qui se plaignaient d’un manque de démocratie, avaient été encouragés par une grande partie de la classe politique américaine.

Du côté des marchés financiers, aucun impact négatif majeur n’est cependant à relever, la plupart des principales classes d’actifs ayant terminé autour de 0.

La transition du pouvoir américain est d’ailleurs plutôt vue d’un bon œil, après quelques années mouvementées sous Donald Trump, qui a cherché à bousculer certains traités internationaux en place et avait tendance à fâcher beaucoup de monde.

On peut néanmoins relever, parmi les étrangetés de ce début d’année, les incroyables mouvements de cours sur certaines moyennes capitalisations, principalement américaines, qui ont vu leurs titres s’envoler de manière spectaculaire en quelques jours. La plus emblématique d’entre elles est GameStop. Cette société qui exploite une chaîne de magasins spécialisés dans la vente de jeux vidéo a vu sa clientèle et son chiffre d’ affaires décliner depuis plusieurs années, en raison de la concurrence venue des ventes sur internet.

Pour des raisons pas entièrement claires, mais liées au fait que beaucoup de titres étaient vendus à découvert par certains hedge fonds, le cours de l’action est soudainement monté en flèche. Une hausse initiale, alimentée par une foule de petits investisseurs, s’étant concertée sur internet pour provoquer un «short squeeze» (le fait de pousser les vendeurs à découvert à clôturer leurs positions), a ensuite envoyé le titre à plusieurs centaines de pour cent de hausse en quelques jours. Il semblerait que certains hedge fonds ont été forcés de clôturer leurs positions et à enregistrer de lourdes pertes.

On ne sait pas qui est le plus irresponsable, les «petits investisseurs» ou les hedge fonds qui ont maintenu un niveau de vente à découvert dépassant le 100% des titres (GameStop était le titre qui avait le plus de vente à découvert de toute la bourse américaine) et se sont ainsi exposés à une telle «attaque».

On vous laisse donc avec le graphique de l’évolution du titre GameStop qui laisse songeur..