Août 2020 – La reprise en V se fait attendre !

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Par

Sabahudin Softic

Fondé de pouvoir | Conseiller institutionnel

Les très attendues données sur la croissance économique durant le deuxième trimestre ont été publiées fin juillet. Dans la plupart des régions du Monde, ces données ont été parmi les pires jamais enregistrés, alors même qu’une forte contraction s’était déjà produite durant le premier trimestre. Le contraste entre la croissance américaine et européenne est également impressionnant. Selon les données publiées en fin de mois, les économies de la zone euro se sont contractées de 12,1% annualisé durant le 2ème trimestre, tandis que l’économie américaine s’est effondrée, avec une contraction estimée, à peine croyable, de 32,9% annualisé sur la même période.

Cette divergence paraît d’autant plus étonnante en raison du fait que les mesures fiscales et monétaires prises par les États-Unis sont très largement au-dessus de ce qui a été fait en Europe. Travaillant officieusement coude à coude, le Trésor américain et la Réserve fédérale américaine (FED), l’un émettant des quantités phénoménales de nouvelles dettes et l’autre les rachetant presque immédiatement après sur le marché secondaire, a permis en très peu de temps, et sans impacter les taux obligataires, d’inflater les prix des actifs…

En effet, les effets économiques positifs se font attendre, pendant que les prix des actifs continuent de s’envoler.

Les indices des marchés actions ont ainsi, pour la plupart, continué d’être orientés à la hausse durant le mois écoulé. Exprimées en CHF, les actions américaines (S&P 500 Index) sont montées de 1,86%, les actions européennes (MSCI Europe Net) de 0,13%, celles des marchés émergents (MSCI Emerging Markets Net) de 5,11%. Les actions suisses (SPI) se sont légèrement contractées avec une performance de 0,23%. Les actions mondiales, exprimées au travers de l’indice MSCI All Countries, ont ainsi terminé le mois avec une hausse de 1,07% (en CHF).

Dans ce contexte, les traditionnelles valeurs refuges ont créé un faussé entre elles puisque, exprimées en CHF, les obligations internationales (Indice FTSE Government Bond Index) ont baissé de 0,51% tandis que l’or est monté de 7,15%, dépassant ainsi enfin son plus haut historique (en USD) atteint en 2011.

Dernier élément d’envergure à relever sur ce mois de juillet est la chute dollar américain, principale victime des mesures fiscales et monétaires américaines relevées plus haut. Le Dollar index (DXY Index) qui mesure la valeur de l’USD contre un panier de devises, a chuté de 4,15%, affichant ainsi sa pire performance mensuelle sur les dix dernières années.

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