Novembre 2022 – Entre mauvaises et moins mauvaises nouvelles !

Photo of author

Par

Sabahudin Softic

Fondé de pouvoir | Conseiller institutionnel

Malgré quelques mauvaises nouvelles, les marchés actions se sont fortement repris en octobre. En effet, les actions interna-tionales sont montées de 7,53% (MSCI World All Countries, en CHF). Pourtant, les diverses données macro-économiques publiées n’ont pas été exceptionnellement bonnes, mais pas si mauvaises non plus.

Parmi les éléments les plus relevants, il y a eu la publication du taux de croissance du PIB américain pour le 3ème trimestre, qui après deux trimestres de contraction est ressorti en hausse de 2,6%. La zone euro a de son côté poursuivi sur sa lancée expansionniste, bien que ralentie, avec une hausse de 0,8% annualisée durant le 3ème trimestre. On constate donc que les économies américaines et européennes résistent mieux qu’on aurait pu le craindre aux resserrements monétaires en cours opérées par leurs banques centrales respectives.

Au niveau des résultats des entreprises, les données sont assez disparates. La plupart des entreprises ont publié leurs résultats pour le 3ème trimestre et on peut désormais faire un constat plutôt mitigé. Sans surprise, les grandes entreprises pétrolières, profitant des niveaux élevés des prix de l’énergie, ont dans leur ensemble publié des résultats spectaculaires. En ce qui concerne les entreprises plus classiques, dans les grandes lignes leurs résultats se sont affichés en ligne avec les attentes. On peut par exemple citer le cas de PepsiCo qui malgré une augmentation moyenne de leurs prix de plus de 17% sur 12 mois, n’a pas souffert d’une baisse de la demande. D’ailleurs, le cours de leur l’action fleurte à nouveau avec les plus hauts historiques.

Les sociétés qui souffrent le plus sont celles qui ont été les grandes gagnantes de ces dernières années, à savoir les entreprises technologiques dans leur ensemble. En effet, les Alphabet (google), Amazon et autre Meta (Facebook), pour ne citer qu’elles, ont toutes fortement déçu lors de la publication des résultats du troisième trimestre en fort déclin.

Ce qui a été encore plus choquant est l’aveu d’Amazon, quant à ses attentes de revenus pour le 4ème trimestre qu’ils estiment entre 0 et 4 milliards de dollars. C’est-à-dire que la société n’a aucune visibilité sur les prochains mois.

On voit donc que les consommateurs, qui subissent de plein fouet la hausse de l’inflation, après avoir fait le plein de leur automobile (contribuant ainsi aux revenus des groupes pétroliers) et acheté les produits de consommation courante (profitant par exemple à PepsiCo, Nestlé, etc), sont forcés de réduire les dépenses sur les produits et services moins essentiels (la majorité de ce qui est vendu sur Amazon notamment).

Avec le régime de haute inflation que l’on connait actuelle-ment, il conviendra de tenir compte de cette dernière pour analyser les performances et potentiels. On le voit avec l’exemple de PepsiCo que certaines entreprises réussissent à augmenter les prix sans subir de baisse des ventes. Avec une inflation élevée, les actifs réels peuvent continuer à performer en nominal. Il faut néanmoins rester bien diversifié et ne pas se cantonner aux placements classiques.

Une nouvelle fois, les obligations restent le principal risque dans les portefeuilles. Elles peuvent offrir un faux sentiment de sécurité, et susciter un intérêt à même y augmenter les pondérations suite aux hausses des taux constatées ces derniers tri-mestres. Cela dit, c’est potentiellement un piège pour les investisseurs, car les taux d’inflation restent très nettement au-dessus des taux obligataires malgré le resserrement monétaire des banques centrales de ces derniers trimestres.

Une nouvelle fois, les obligations restent le principal risque dans les portefeuilles. Elles peuvent offrir un faux sentiment de sécurité, et susciter un intérêt à même y augmenter les pondérations suite aux hausses des taux constatées ces derniers trimestres. Cela dit, c’est potentiellement un piège pour les investisseurs, car les taux d’inflation restent très nettement au-dessus des taux obligataires malgré le resserrement monétaire des banques centrales de ces derniers trimestres.