Commentaire mensuel Novembre 2019

Photo of author

Par

Sabahudin Softic

Fondé de pouvoir | Conseiller institutionnel

Le dernier jour boursier du mois s’est terminé par le désormais traditionnel « Black Friday », concept à l’origine américain, mais devenu phénomène mondial. Contrairement au concept commercial de cet événement, qui veut que les commerçants offrent ce jour-là des baisses massives de prix sur certains produits, les prix des actifs financiers, eux, n’arrêtent pas de monter depuis le début de l’année, et ce pour la majeure partie des actifs, les actions en tête.

Durant le mois écoulé, exprimés en CHF, le marché américain est monté de 5,02%, le marché européen de 2,85%, le marché suisse de 2,75% et les marchés émergents, pris dans leur ensemble, de 1,20%. Les marchés actions globaux, exprimés au travers de l’indice MSCI World net, se sont appréciés de 4,16%. Dans ce contexte de hausse généralisée des marchés actions, l’or a en revanche subi une correction de 2,07% tandis que les obligations internationales (indice FTSE World Government Bond) ont bien résisté, avec une légère hausse de 0,11%.

Dans un contexte de décélération de la croissance et de dégradation des données macroéconomiques, les principaux impacts de la hausse sont une nouvelle fois venus des instituts monétaires. Sur ces dernières semaines, la corrélation entre les injections monétaires de la Résere fédérale américaine (FED) et le marché actions américain a été parfaite. Depuis la récente reprise de l’inflation du bilan de la FED, la seule semaine où le S&P 500 a affiché une performance négative correspond à une semaine ou le bilan de la FED s’est contracté.

Une nouveauté de taille sur ce mois de novembre est que, pour la première fois de l’histoire, les principales banques centrales ont procédé à des injections monétaires toutes en même temps. D’ailleurs, certaines critiques se sont faites entendre en Europe, notamment du côté de l’Allemagne, quant à la récente reprise de l’assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et des impacts négatifs sur les épargnants. Sur ce point, la nouvelle présidente de l’Institut, Christine Lagarde, a été très claire :

« Nous devrions être plus heureux d’avoir un emploi que de protéger nos économies ».

Christine Lagarde

Madame Lagarde fait également partie des personnalités qui ont critiqué ouvertement les pays européens qui ne présentent pas de budgets déficitaires ou suffisamment déficitaires, qui selon elle serait un frein à la croissance. Pour rappel, l’Allemagne fait partie des pays qui ont affiché des budgets excédentaires ces dernières années et ont ainsi pu réduire leurs niveaux d’endettement.

Il n’y a pas si longtemps, il y avait un consensus sur le fait que les pays de la zone euro devaient absolument réduire leur endettement. Et maintenant, les pays qui ont été de bons élèves en la matière se font taper sur les doigts.