Commentaire mensuel Mai 2020

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Par

Sabahudin Softic

Fondé de pouvoir | Conseiller institutionnel

Le principal thème médiatique du mois a été le déconfinement, moyennant certaines mesures, suite à la baisse progressive du nombre de nouveaux cas de contamination lié au Covid19 un peu partout dans le Monde, et principalement en Europe.

Durant ce mois de mai, les données économiques ont continué à diverger avec celles des marchés financiers tels que déjà constaté le mois précédent. L’hebdomadaire économique, The Economist, en a d’ailleurs fait sa une dans l’édition de la deuxième semaine de mai 2020.

Aidés par les banques centrales, les investisseurs ont néanmoins, une nouvelle fois, préféré se focaliser sur l’espoir plutôt que sur la réalité des faits. Exprimées en CHF, les actions américaines (S&P 500 Index) sont montées de 4,26%, les actions européennes de 4,05%, celles des marchés émergents de 0,31% et les actions suisses de 2,86%. Les actions mondiales, exprimées au travers de l’indice MSCI All Countries, ont ainsi terminé le mois avec une hausse de 4,39% (en CHF).

Dans ce contexte, les traditionnelles valeurs refuges ont fini en ordre dispersé, puisque les obligations internationales (Indice FTSE Government Bond Index) ont baissé de 0,26% tandis que l’or est monté de 1,04%, toutes deux exprimées en CHF.

Les conséquences économiques extrêmes, principalement provoquées par les mesures prises pour lutter contre la propagation du virus, ont fait leur première victime d’envergure, fin mai, par l’annonce de la mise en faillite du plus grand loueur de voitures au niveau mondial, la société américaine Hertz.

Au-delà de cette première faillite d’envergure, les rapides changements économiques en cours vont impacter certaines industries de manière plus importante que d’autres. Dans une étude publiée début mai par la banque américaine Goldman Sachs, il ressort que les attentes des revenus par actions en 2020 sont en baisse dans toutes les industries analysées, avec cependant de fortes disparités selon les secteurs.

Sans surprise, le secteur aérien est le plus touché. C’est ainsi que la société Zoom Communications, quasiment inconnue il y a peu, est devenue en l’espace de quelques semaines, le principal fournisseur de visioconférences au niveau mondial. Sur des données arrêtées à mi-mai, la capitalisation boursière de la société est ainsi supérieure à celle des 7 principales sociétés aériennes cotées en bourse.

Ceci constitue un exemple, parmi d’autres, des changements et des risques vs opportunités crées par la « drôle de crise » en cours

Est-ce là le début d’un nouveau retournement de tendance entre gestion active vs gestion passive, au détriment de cette dernière ? La question reste ouverte…

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