Commentaire mensuel Juin 2019

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Par

Sabahudin Softic

Fondé de pouvoir | Conseiller institutionnel

Un cocktail détonant a propulsé les marchés actions à de nouveaux records historiques :

  • Suite à sa séance de début juin, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle maintiendrait sa politique monétaire expansionniste actuelle et qu’il ne fallait pas s’attendre à de hausse de taux avant au minimum 2020, contre fin 2019 initialement. De plus, aucune réduction de son bilan n’est à l’ordre du jour. Dans les jours qui ont suivi, la BCE a également laissé entendre qu’elle serait prête à baisser son taux directeur si cela s’avérait nécessaire.
  • Suite à sa séance des 18 et 19 juin, la Réserve fédérale américaine (FED) a clairement répondu aux attentes des marchés en annonçant, implicitement, qu’une baisse de son taux directeur lors de sa séance des 30 et 31 juillet 2019 est à prévoir. Le cycle de hausse du taux directeur de la FED, entamé fin 2015, devrait ainsi officiellement toucher à sa fin et un nouveau cycle de baisse devrait être entamé.

Après un mois de mai difficile, ces éléments ont fait du bien aux marchés actions. Exprimés en CHF, le marché américain est monté de 4,38%, le marché européen de 4,05%, le marché suisse de 3,75% et les marchés émergents, pris dans leur ensemble, de 3,62%. Les marchés actions globaux, exprimés au travers de l’indice MSCI World net, sont ainsi montés de 3,93%, soit leur record historique pour un mois de juin.

Malgré cet important optimisme d’une partie des investisseurs, les investissements considérés comme des valeurs refuges ont également été recherchés par une autre partie des investisseurs. Ainsi, les taux obligataires se sont une nouvelle fois compressés. Les obligations de la Confédération à 10 ans se sont rapprochées de leur plus bas historique, en terminant le mois de juin à -0,55%. Les papiers obligataires des autres États jugés sûrs n’étaient pas non plus en reste. Le total de la dette mondiale ayant un rendement nominal négatif a d’ailleurs atteint un nouveau record, à fin juin, à plus de USD 13 trillions.

La hausse la plus impressionnante est néanmoins venue de la valeur refuge par excellence, l’or. Avec une hausse de 6,04% (en CHF) sur le seul mois de juin, le métal jaune a atteint un plus haut de six ans.

Selon le baromètre développé par le département de recherche de la banque, les chances qu’un accord soit trouvé prochainement ne se monteraient qu’à 20%.

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