« You would have had to have just got back from an uninhabited desert island without Wi-fi to not know that inflation is the number one theme at the moment »
Jim Reid, Deutsche Bank, mai 2021
« Il aurait fallu revenir d’une île déserte inhabitée et sans Wi-fi pour ne pas savoir que l’inflation est le thème numéro un du moment. »
Cette citation de Jim Reid, stratégiste à la Deutsche Bank, résume l’opinion d’une partie grandissante des analystes : le retour de plus en plus pressant de l’inflation.
Dans le monde développé, ce sont les États-Unis qui ont pris le lead, avec la publication fin mai de l’indice de l’inflation pour avril, qui était en hausse de 3,6% sur 12 mois pour l’indice global. L’indice core, qui ne tient pas compte de la nourriture et de l’énergie, est quant à lui monté de 3,1% sur 12 mois. Cet indice officiellement utilisé par la Réserve fédérale américaine (FED), dans le cadre des décisions d’orientation de sa politique monétaire, affiche ainsi sa plus importante hausse depuis 1992. Des tendances similaires, bien que globalement moins prononcées à ce stade peuvent également être constatées en Europe.
Après avoir nié la possibilité que les taux d’inflation puissent augmenter, la FED, à l’instar d’autres banques centrales, estime désormais que l’inflation ne sera que passagère. En clair, cela ne les inquiète pas et les politiques monétaires laxistes actuellement en place vont continuer.
Du côté des bonnes nouvelles, il faut bien sûr relever la poursuite de l’amélioration de la situation sanitaire liée au Covid, puisque de plus en plus de pays accélèrent le processus de normalisation. C’est d’ailleurs probablement un des éléments qui favorise la hausse de l’inflation. Reste à savoir si cela sera passager ou va se confirmer sur le plus long terme.
Un autre élément marquant, et globalement positif, car c’est un signe de réduction des tensions géopolitiques, est l’annonce d’une rencontre entre les présidents américain et russe, le 15 juin prochain à Genève. En effet, après avoir annoncé l’arrêt d’une partie des sanctions américaines pesant notamment sur la société Nord Stream AG (ayant son siège en Suisse), chargée de la construction du gazoduc Nord Stream II, reliant la Russie à l’Allemagne, les deux super puissances ont décidé d’une rencontre officielle.
Au niveau des marchés financiers, ce mois de mai se termine sur une note relativement calme, avec une hausse de l’indice global des actions, exprimé en CHF, de seulement 0,03%. Les valeurs refuges terminent en ordre dispersé, avec une baisse de l’indice obligataire global (FTSE World Government Bond Index) de 0,51% (en CHF), et une hausse de l’or (LBMA Gold Price) de 5,91% (en CHF) faisant suite à sa correction du mois précédent et terminant ainsi au plus haut depuis le début de l’année. Les cours du métal jaune ont en grande partie été aidés, d’une part par les craintes sur l’inflation, et d’autre part, en raison de la baisse du dollar (Dollar Index) sur le mois de 1,59%.